Chers clients…  Pouvons-nous être sincères avec vous ? Parfois, la contre visite médicale ne nous semble pas utilisée pour ce qu’elle est…

Bien entendu, et nous sommes bien placés pour cela, nous pouvons tout à fait comprendre la colère d’un chef d’équipe, d’un directeur d’unité ou d’un patron de petite entreprise qui doit faire face à une absence qui lui semble injustifiée. Oui, c’est bien légitime. Le stress causé par la désorganisation qu’une absence engendre peut être sensiblement accru si on le sentiment que le salarié ne fait que profiter honteusement du système. Oui, mais…

Méfiez-vous de vos réactions à chaud !

Comme toujours en management, méfiez-vous de vos réactions à chaud ! Commencez peut-être par vous poser quelques questions :

  • Etes-vous réellement sûr que cette absence est injustifiée ? Disposez-vous d’éléments probants et certains ou êtes-vous en train de prêter trop d’attention à des rumeurs ou encore à vos propres sentiments ?
  • Et si la grippe invoquée n’est pas réelle : quelles sont les raisons qui poussent votre salarié à se faire porter pâle ? S’agit-il par exemple de l’ambiance au sein de l’équipe ? D’une incapacité à atteindre ses objectifs ? Et comment pouvez-vous agir sur ces raisons ?

Utilisez plutôt la contre visite médicale pour ce qu’elle est…

La contre visite médicale est un excellent moyen pour faire baisser l’absentéisme global, en montrant un suivi attentif des absences.  Mais pour que vous obteniez des résultats probants, il est nécessaire de mettre en place de véritables campagnes. Les employeurs qui obtiennent les meilleurs résultats et les baisses les plus significatives de leur absentéisme fonctionnent soit :

  • en mettant en place des contrôles systématiques de tous les arrêts de travail pendant une période donnée
  • en choisissant de manière aléatoire un nombre défini à l’avance d’arrêts à contrôler

 

Avez-vous déjà fait ce constat ?

Moins vous voyez un ami, moins vous avez de sujets à échanger avec lui ! Ainsi, alors que vous n’êtes pas fâchés, vous allez progressivement perdre le lien et ne plus vous voir.

Il en est de même de la relation entre un collaborateur et son entreprise. Si un salarié s’installe durablement dans l’arrêt de travail, il va progressivement perdre le lien avec l’entreprise, ses collègues, son savoir-faire, ses outils de travail… Le salarié en arrêt de travail va se construire de nouveaux repères, prendre de nouvelles habitudes, sans l’entreprise et sans son travail.

En parallèle, puisque l’arrêt de travail s’éternise, l’entreprise prend elle aussi de nouvelles habitudes. Le collaborateur absent est remplacé. L’équipe s’organise différemment.

L’oubli est réciproque. Progressivement, le lien est en train de se rompre. Attention, danger !

Fort justement, l’Assurance Maladie incite les médecins à prévenir la désinsertion professionnelle. Dans une note conseil concernant l’arrêt de travail pour troubles anxio-dépressifs mineurs, elle préconise un arrêt limité à quinze jours et pose la question explicitement : « La question de la reprise de l’emploi a-t-elle été abordée dès le début de l’arrêt pour prévenir la désinsertion professionnelle ? ».

Les solutions dont vous disposez face à un long arrêt de travail

N’attendez pas ! Dès le dixième jour d’un arrêt de travail long, faites réaliser un contrôle médical. Le médecin contrôleur pourra constater une première évolution de l’état de santé. Et vous disposerez d’une meilleure information sur un risque de prolongation.

Si l’arrêt de travail dure plus de quinze jours, essayez de mettre en place une communication avec votre salarié. A l’instar de la communication que vous instaurez dans un entretien de retour, celle-ci n’est absolument pas culpabilisante ou encore moins intrusive. C’est un échange informel, qui vous permet de prendre des nouvelles de votre salarié en arrêt de travail et en retour de l’informer de ce qu’il se passe dans l’entreprise.

Cet échange peut vous permettre d’imaginer un réaménagement du poste de travail pour faciliter la reprise. Dans ce cadre, vous pouvez également impliquer le service de la médecine du travail.

Sans doute partagez vous notre point de vue : le contrôle médical doit faire partie d’un dispositif global. Les solutions à mettre en place pour faire baisser l’absentéisme sont nombreuses.

L’une d’entre elles peut naître d’un contrôle médical. Il s’agit du réaménagement du poste de travail. En effet, le médecin contrôleur peut détecter que des aménagement sont nécessaires pour permettre au salarié de reprendre son travail. Ses recommandations ne sont pas à prendre à la légère. Le réaménagement du poste de travail est un excellent moyen pour favoriser le retour du salarié et sa réintégration dans l’entreprise. Ce réaménagement peut se traduire par :

  • Des tâches à proscrire
  • Des horaires différents, un temps partiel
  • Un allègement de la charge de travail ou des responsabilités
  • Un aménagement du poste de travail
  • Un changement de poste

Dans ce type de situation, n’hésitez pas à impliquer également le service de la médecine du travail dont vous dépendez. Et dans tous les cas, privilégiez le dialogue, dans un climat positif et de confiance ! (comme dans l’entretien de retour, qui peut lui aussi faire naître le besoin d’un réaménagement du poste de travail)

Dans certaines entreprises, la question pourrait presque paraître incongrue : faire contrôler un cadre en arrêt maladie ? Mais vous avez perdu la raison ?!?

Attention, danger ! L’idée de faire contrôler un manager en arrêt maladie vous gêne ? Associez-vous contrôle médical et suspicion ? Votre démarche de contrôle des arrêts de travail risque d’être associée à une stigmatisation de certaines catégories de personnel. Ce n’est pas l’idéal pour votre climat social…

Si au contraire vous déclenchez un contrôle pour chaque arrêt maladie, y-compris lorsqu’il s’agit d’un cadre, vous envoyez un signal fort :

  • Tous les salariés de l’entreprise sont donc traités sur un pied d’égalité. Le sentiment de justice qui en découle renforce la cohésion des équipes.
  • Vous affermissez la démarche de contrôle des arrêts maladie.
  • Vous donnez une occasion de plus aux managers de faire preuve d’exemplarité.

Ce dernier point est essentiel. N’oublions jamais que les collaborateurs sont très attentifs au comportement de leur manager. Ils ont besoin de pouvoir constater, par les faits, que le discours du manager est fiable. Au travers de son exemplarité, le cadre prouve qu’il est digne de confiance, puisqu’il aligne parfaitement ses actes et ses paroles.

En choisissant de faire contrôler les arrêts maladie de tous les cadres, du premier niveau jusqu’au comité de direction, les entreprises ont l’opportunité d’envoyer un signal fort et crédible pour développer l’engagement de tous les salariés.

En complément du contrôle médical, l’entretien de retour est également une bonne solution de lutte contre l’absentéisme. C’est un moment de dialogue privilégié entre le manager et son collaborateur, à la reprise du travail. En effet, l’entretien de retour permet de clarifier les raisons de l’absentéisme et de préparer le retour du salarié après un arrêt maladie, notamment en adaptant, si cela est nécessaire, ses conditions de travail.

L’entretien de retour est de courte durée

Le déroulement d’un entretien de retour est assez simple. Il peut durer de dix à trente minutes

Manifestez votre satisfaction

Indiquez clairement à votre collaborateur que vous êtes satisfait de le voir de retour. Il fait toujours partie de l’équipe et il est le bienvenue : Bonjour Isabelle. Je suis ravi de te voir de retour !

Rappelez les faits

Sans porter aucun jugement ni commentaire, en étant bref, rappelez les faits : Tu as été absente du 1er au 25 de ce mois.

Déclarez votre objectif

Votre collaborateur doit comprendre très clairement votre intention : J’ai à cœur que chacun dans cette équipe travaille dans les meilleures conditions.

Interrogez pour construire un plan d’action

C’est le moment le plus important de l’entretien : vous devez valider avec votre collaborateur la présence ou l’absence de causes professionnelles à son arrêt de travail : J’ai une question très importante à te poser : ton arrêt est-il causé par des raisons personnelles, médicales, qui ne me regardent pas ou a-t-il des raisons professionnelles comme par exemple une inadaptation de ton poste de travail, de tes outils, ou encore des difficultés relationnelles avec d’autres personnes de l’entreprise ? Dans ce deuxième cas, quelles solutions pouvons-nous bâtir ensemble ? Quelle aide puis-je t’apporter ?

Les 4 erreurs à éviter à tout prix !

  1. L’ironie, le mépris, le jugement de valeur négatif : Alors ! De retour de vacances ?
  2. La culpabilisation : A cause de toi, les gars en ont bavé…
  3. La suspicion, l’enquête médicale : Une grippe, tu es sûre ?
  4. L’autoritarisme : Tu as utilisé ton quota ! Je ne veux plus un seul jour d’arrêt.

Les 5 clés de succès de l’entretien de retour

  1. Tous les arrêts doivent faire l’objet d’un entretien de retour : AR, AT, Congés, Maternité…
  2. Un entretien de retour a lieu systématiquement dans un bureau fermé
  3. Il se déroule dans un climat positif et de confiance
  4. Le manager et le collaborateur sont concentrés sur l’entretien, qui est considéré avec sérieux
  5. Le manager privilégie les questions ouvertes, orientées vers des solutions

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